2 et 3 février 2018
Comme dans La Harpe de Gwilan où l’instrument de musique que possède la narratrice est au centre de la nouvelle, nous sommes en mesure (instrumentistes ou concepteurs), par la finesse de l’élaboration, l’attention portée au soin, les liens d’attachement, de donner naissance à des objets capables de ravissement et semblant animés d’une vie propre. Dans la mesure où des objets non figuratifs robotisés ne disposent pas a priori de capacités expressives par leur forme, comment leur attribuer un caractère comportemental, voire vivant, si ce n’est par leur animation ? Étudier et expérimenter la qualité de mouvement et d’action de tels objets implique une méthodologie itérative à la fois pratique, réflexive et pluridisciplinaire alliant sciences de l’ingénieur (robotique), art, design, sciences cognitives, anthropologie, philosophie et sciences des matériaux. C’est ainsi que l’équipe Reflective Interaction d’EnsadLab développe, depuis 2012, avec plusieurs chercheurs d’autres disciplines et d’autres laboratoires, un projet de recherche & création qui a donné lieu à de nombreuses actions, à plusieurs réalisations artistiques et à de multiples publications dont une série d’ouvrages en cours d’édition avec Sternberg Press (New-York, Berlin).
Cet atelier s’est déroulé durant 36 heures, avec : une exposition-test ; un programme de mise en œuvre d’objets à comportements permettant au public d’en faire l’expérience en même temps qu’aux artistes et chercheurs d’observer et d’analyser celle-ci ; une discussion avec des critiques, scientifiques et philosophes ; des ateliers pratiques de recherche & création pour le jeune public avec le MisB KIT, un kit de robotique modulaire ; et la publication d’un journal avec la présentation du projet, son historique et une série d’entretiens avec des philosophes.
Atelier coordonné par Samuel Bianchini (EnsadLab-PSL), Filipe Pais (EnsadLab-PSL) et Emanuele Quinz (Univ. Paris 8 et EnsadLab) dans le cadre de « Nous ne sommes pas le nombre que nous croyons être », un événement de la Fondation Daniel & Nina Carasso, en partenariat avec la Chaire « arts & sciences » de l’École polytechnique, de l’École nationale supérieure des Arts Décoratifs – PSL et de la Fondation Daniel & Nina Carasso, et la Cité internationale des arts.
Commissariat et production déléguée : Bétonsalon.